Genèse de la préservation des monuments historiques.
L’identification des monuments historiques en Algérie de 1832/ 1962 :
La première lecture des monuments de l’Algérie est fournie à partir des ouvrages d’auteurs d’antiquité (tels que Pline, Strabon ou Tite Live)[1]. Puis, dés le 11e siècle, les écrits d’auteurs arabes de Moyen Age (Ibn Hawkel, El Bakri, El Idrisi)[2] et les récits de voyageurs (qui sont généralement des géographes, naturalistes, botanistes ou médecins) évoquaient la présence des monuments ça et là. Cependant, il n’y avait pas de descriptions précises de ces monuments.
Durant le 18e siècle, le naturaliste T. Shaw qui parcourut le Maghreb central effectue les premières notations archéologiques en avantageant tantôt une inscription, tantôt un monument bien conservé : « au passage, Shaw note la présence de ruines (…). Un des soucis de Shaw est de donner une carte quelque peu précise de l’Algérie actuelle, comparé à celle des anciens, inaugurant ainsi un usage qui devient la règle de conduite des historiens aux lendemains de la conquête »[3].
A partir de 1840, avec les expéditions et les explorations scientifiques de l’Algérie, les français développent des instruments et des outils pour cette discipline d’archéologie peu présente en Afrique du nord. Les missions des deux architectes Amable Ravoisié et Edmond Duthoit entre 1840-1880 consistaient en un travail méthodique, systématique d’identification, de description et d’analyse des vestiges de l’Algérie en privilégiant la state romaine au détriment des autres strates antérieures et postérieures. Ils nous ont laissé un ensemble très riche de vues générales, de relevés comportant des plans et des coupes , des restitutions et des restaurations réalisés avec des procédés techniques.